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Dans un contexte où le climat sociopolitique et économique de la République d’Haïti est en effervescence, l’opposition dite « démocratique » décide, non seulement de gagner les rues, mais également de lancer à chaque fois, le fameu mouvement « Pays lock », un terme très en vogue dans le néologisme haïtien actuellement.

De leur côté, les Pétro challengers unis ou divisés, s’accordent autour d’une seule note : la démission du Président de la République, son excellence Monsieur Jovenel Moïse. Entre-temps, des écrivains, des membres du Forum économique, du secteur Protestant, de l’Eglise catholique, de certaines organisations démocratiques et des droits de l’homme, eux aussi, à travers des notes les unes plus nuancées que d’autres, réclament la démission du chef de l’État, et du même coup, invitent ce dernier à se mettre à la disposition de la justice haïtienne, en vue d’une éventuelle rédition de compte sur la gestion/dilapidation du fond Pétro Caribe.

En effet, c’est dans ce concert de revendications, que le rappeur Blaze One, a décidé de lancer son nouveau single titré « Lèt Konsyans ». Ce morceau est une correspondance poignante adressée à plusieurs anciens chefs d’État haïtiens, mais aussi à l’actuel locataire du Palais National, en l’occurrence Monsieur Jovenel Moïse.

Une lettre au tout début de laquelle, l’artiste n’y va pas par quatre chemins pour reprocher l’ex Président Jean Bertrand Aristide, qui, au cours de ses deux mandats inachevés, était considéré comme l’un des leaders charismatiques les plus populaires de l’époque. Par contre, il n’a rien fait de concret pour améliorer le sort des couches les plus défavorisées du pays. Il a au contraire d’après Blaze One, procédé à toute une série d’armement effréné des « Ghettos », dans l’idée de conserver à tout prix son pouvoir.

À travers le deuxième paragraphe de la lettre, il s’adresse à Me Boniface Alexandre, qui a dirigé le pays à titre de Président provisoir, après le coup d’Etat d’Aristide en 2004. Au cours de cette transition qui a tant coûté au pays, le président Boniface allait faire le choix de M. Gérard Latortue comme Premier Ministre. Ce dernier a déclaré a un moment ou la crise économique sevissait dans le pays sous son gouvernement: »À l’impossible, nous sommes tenus ».

Arrivé à un point où il devrait s’adresser au feu M. René G. Préval, il a préféré questionner M. Jean Max Bellerives, à cause de ses multiples dérives ou du moins, par ce qu’il est encore vivant.

Au cours du troisième paragraphe, il pointe du doigt M. Jocelerme Privert, un ancien parlementaire, qui allait occuper la plus haute magistrature du pays, lors d’une situation d’exception, pour lui demander comment est-ce qu’il se sent à chaque fois qu’il est malade, qu’il est obligé de se rendre en République Dominicaine en quête de soin sanitaire. Et ce, en dépit de l’ouvrage rédigé pour encourager les contribuables à payer leurs impôts, il n’a pas suivi le conseil, on dirait une charité bien ordonnée qui ne commence pas par lui-même.

L’avant dernier paragraphe s’adresse au Président du Compas devenu Président de la République M. Michel Joseph Martelly, considéré comme le Président « le plus éclairé », pour reprendre les propres mots du rédacteur de la lettre. Selon Blaze One, Michel Martelly n’a pas sû apporter la réponse qu’il faut aux paysans, contrairement au nom du parti politique auquel il était appartenu à l’époque, si parti politique il y en avait. Tout ce que le peuple peut conserver comme souvenir d’après « Anperè a », ce sont les incessants « Mardis gras », autrement dit, les défilés carnavalesques à profusion.

Le dernier paragraphe s’adresse à l’actuel président de la république, son excellence M. Jovenel Moïse, en vue de lui rappeler que nombres d’hôpitaux dans le pays sont dysfonctionnels, que ses multiples promesses de campagne ne sont pas tenues, que malgré les hommes et les femmes, les terres, les rivières et le soleil qui brille de mille feux au jour le jour, que la caravane n’a rien apporté sinon que d’augmenter la famine, qu’il serait mieux de cesser avec ses demandes de dialogues, qui ne riment à rien. Que « le black-Out » s’installe presque 24 sur 24, que tout comme il avait répondu à la lettre de « Ti Jan », il attend une éventuelle réponse de la part du Président.

Avec ce dernier morceau en date, après son cours d’ « Istwa Dayiti », et tant d’autres pièces à succès, Blaze One a encore fait ses preuves comme l’un des meilleurs jeunes rappeurs « engagés » de cette génération, qui lui avoue d’ailleurs une grande admiration. Quel sera le titre et le contenu de la prochaine sortie de Blaze One? Qui vivra, écoutera!


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