Partager

À une époque où la Kòdinasyon Nasyonal Vodou Ayisyen (Coordination nationale du Vaudou haïtien) est traversée par une crise de leadership, peu après la mort de Max Beauvoir, si ce n’est pas une tierce personne qui s’auto-proclame « Ati national », c’est la coordination qui nomme un « Ati » provisoire. A une période où tantôt des élections sont organisées ou bien quelqu’un qui s’auto-proclame « Roi du Vaudou », sans aucun égard pour les membres de la coordination, et ce, en dépit des différentes rencontres, concertations, cérémonies et prises de positions officielles, Gonaïves s’apprête à recevoir la grande première édition du « Festival International du Vaudou » du lundi 12 au mercredi 14 août 2019. 

Ce festival s’annonce déjà très prometteur, car, depuis la fondation de la KNVA, c’est pour la première fois qu’elle organise un spectacle d’une telle envergure. Des groupes de tendance « rasin », chanteurs, musiciens et festivaliers, s’apprêtent à accorder leur violon pour donner le meilleur d’eux-mêmes et projeter une image positive du Vaudou haïtien. Si aujourd’hui le Vaudou devient un vrai sujet de discussion quant à sa structuration, il n’en demeure pas moins que, faute de renseignements, beaucoup de personnes en conservent une très mauvaise perception ; elles continuent à assimiler cette religion et culture à des scènes maléfiques, des sortilèges et des crimes.

S’il faut se référer à la campagne des rejetés de 1942, on verrait que le Vaudou a été l’objet d’une vaste campagne de persécution, où des houmforts (temple dans le culte vaudou) ont été détruits. Des vaudouisants ont été décapités et on avait assisté à une coupe anarchique des arbres, sous prétexte qu’ils étaient habités par des démons. Peuvent-ils être estimés, les dommages collatéraux qui ont été causés à cette époque? Aujourd’hui encore, ils sont très nombreux ceux-là qui méritent une piqûre de rappel sur ce qu’est le Vaudou dans sa quintessence, son attribution, son rôle dans notre culture, ce qu’il fait et ce qu’il ne peut pas s’arroger le droit de faire.

Ainsi donc, ce festival sera une occasion favorable pour redorer le blason du Vaudou en Haïti. La Place d’Armes, l’Alliance Française sans oublier les Lakous Souvenance, Soukri et Docimé, qui sont considérés comme des hauts lieux du culte vaudouesque, accueilleront également des projections cinématographiques, des activités gastronomiques, des conférences-débats et des expositions d’œuvres d’art.

Comme on dit en kreyòl « randevou a kase nan vil Gonayiv », à partir du 12 au 14 août 2019, pour la première édition du « Festival International du Vaudou ».


Partager

Laisser un commentaire