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De jour en jour, Bic Tizon Dife fait monter la garde en dénonçant avec rigueur l’irresponsabilité des autorités haïtiennes et la situation de terreur que connaît le pays à travers sa musique. Une fois de plus, avec sa dernière chanson sortie à la fin du mois de mars passé, intitulée « Operasyon Zatakay », sa voix alarmante passe en revue l’échec de l’opération policière menée à Village de Dieu le 12 mars 2021 conduisant au moins à la mort de 4 vaillants policiers.

À un moment où Haïti connaît un climat de terreur, et que même ceux qui sont censés être là pour assurer la paix dans la cité sont mis en déroute, BIC est monté au créneau pour cracher sa frustration avec un nouveau son. Face à cette situation révoltante, Roosevelt Saillant dit BIC qui s’est souvent fait remarquer pour ses textes engagés, n’a pas manqué d’attirer l’attention des autorités concernées face à ce qui peut être un désastre pour Haïti.

En effet, à travers Operasyon zakatay, BIC nous plonge dans un long voyage historique de l’institution policière. Pour mieux illustrer son récit, l’artiste se met dans la peau d’un aspirant policier très passionné. Cependant, une fois engagé dans l’institution, au sein de l’unité spécialisée SWAT (Special Weapons and Tactics en anglais), ce dernier se retrouve entre le marteau et l’emclume face à la complicité des autorités de l’État avec les fauteurs de troubles et la situation précaire des policiers, nous dépeint Tizon Dife.

En fait, l’artiste se dit consterné par rapport au traitement réservé à ceux et celles qui encourent pas mal de peine et bravent toutes sortes de dangers pour protéger et servir la population. « Anpil fwa bandi yo gen pi gwo zam pase nou. Yo genlè pi legal pase nou… Lapolis ap goumen ak zong, bandi yo gen bagay nan men yo, e sòlda pa ka nan kraponnen », dénonce amèrement Tizon dife.

Par conséquent, à la suite de l’opération qui s’est achevée sous une note tragique pour la police haïtienne le 12 mars 2021 à village de Dieu, BIC a appelé les autorités compétentes à sonder les vraies sources alimentant le fleuve de l’insécurité en Haïti. Pour lui, diaboliser les groupes armés dans les banlieues ne va pas changer la donne tant que l’on ne met en lumière les personnes qui sont à l’origine de ce phénomène.

Et comme l’a justement dit Gustave Le Bon sur l’importance de la responsabilité au sein d’une société: « l’anarchie est partout quand la responsabilité est nulle part ». 

En ce sens, si le sentiment d’irresponsabilité constaté auprès des autorités tend à conduire le pays vers le chaos. Pour BIC, éviter de verser de l’huile sur le feu de l’insécurité et assumer ses responsabilités sont autant de décisions qui peuvent tirer Haïti de cette imperturbable descente aux enfers.


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