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Passionnée d’écriture, lauréate dans la catégorie « roman » de la deuxième édition du Prix Amarante, organisé par C3 Éditions, Fédeline Bigot vient officiellement de faire son entrée dans la sphère littéraire haïtienne, avec la publication de son ouvrage « Mon agonie », avec lequel elle a remporté le concours ci-devant mentionné. 

Rencontre avec l’écriture et littérature 

Originaire de Carrefour, fille ainée d’une famille de deux enfants, comme nombreux auteurs avant elle,Fédeline a fait la rencontre de l’écriture sur les bancs de l’école, notamment quand elle était encore en classes primaires. À cette époque, se souvient-elle, elle prenait plaisir à écrire sur les sujets de rédaction qui, à chaque fois l’obligeaient à imaginer et à inventer de nouvelles histoires. Et depuis, ayant donc pris goût à cet exercice, elle n’a cessé de faire travailler son imagination, en accouchant d’autres histoires, qu’elle griffonnait dans un petit cahier, spécialement consacré à cet effet. 

Cependant, dans un entretien accordé à Rythmes 509, malgré cette proximité avec l’écriture, Fédeline avoue que ce n’est qu’en 2010, notamment après le séisme du 12 janvier, qu’elle a réellement décidé de se lancer dans la littérature. Car entre les nuits sous les étoiles et les fissures psychologiques laissées par la tragédie, comme beaucoup d’autres survivants du drame, elle n’avait pas l’esprit tranquille. Du coup, elle a eu un grand besoin de chercher réconfort sous les ailes protectrices de l’écriture. Ainsi, la Carrefouroise a donc canalisé le sentiment d’incertitude et d’impuissance qui s’emparaient d’elle, pour écrire une histoire qu’elle ne publiera jamais, car « elle est trop légère et pauvre », a-t-elle argumenté. 

Au sujet de « Mon agonie »

Fermons la parenthèse du tremblement de terre de 2010 et ses séquelles physiques et émotionnelles, retour à la vie normale. Entre l’école, le travail et autres activités quotidiennes, écrire a toujours occupé une place de choix dans la vie de Fédeline Bigot, qui est fan entre autres de Kettly Mars, Émelie Prophète et Gary Victor. Ainsi, parmi les différentes histoires disponibles dans son tiroir, « Mon agonie » est la première à être publiée. 

« Le roman « Mon agonie » est né d’une frustration trop longtemps étouffée en moi qu’enfin ma passion pour l’écriture m’aide à extérioriser. », a confié l’auteure a Rythmes 509.  Et de poursuivre : « Ce roman raconte l’histoire de Nathalie qui, à 16 ans, a été violée par son beau-frère, mais quand elle a été chercher main-forte auprès de sa grande sœur, cette dernière s’est laissée manipulée par son petit ami et a fini par jeter Nathalie, sa petite sœur, à la porte. Se retrouvant seule et sans abri, Nathalie a commencé à se prostituer pour répondre à ses besoins. Mais, elle s’est jurée qu’elle ne quittera pas cette vie sans s’offrir la peine de ce beau-frère qu’elle tient responsable de tous ses maux ».  

En effet, répondant à une question sur l’inspiration et les raisons qui ont nourri « Mon agonie », l’intéressée n’y vas pas par 4 chemins : « L’histoire n’est pas totalement de la fiction, nous connaissons tous au moins un (e) adolescent (e) victime d’agressions sexuelles et qui juge plutôt mieux de se taire et mourir ainsi de l’intérieur. J’ai choisi de choquer un peu dans la tournure de l’histoire pour m’assurer de démontrer combien les conséquences peuvent être graves et même irrémédiables si on continue de protéger ces malades qui voient plutôt en leur petite nièce, belle-fille ou voisine, une occasion de satisfaire leur instinct bestial. », a-t-elle pesté, tout en se montrant très préoccupée par la thématique en question.

En ce qui a trait aux premiers feedbacks, Fédeline, qui est aussi étudiante finissante en sciences juridiques se montre très satisfaite jusqu’à présent de l’accueil réservé à son premier roman. Car en attendant que les exemplaires de l’ouvrage soient officiellement disponibles dans les librairies de la place, grâce aux extraits publiés sur sa page Facebook, elle reçoit déjà pas mal de demandes, que ce soit en Haïti ou dans la diaspora. 

Alors, pour ceux qui sont en Haïti et sont intéressés à se procurer d’un exemplaire de « Mon agonie », une première série de vente signature va avoir lieu les 27, 28 et 29 mai 2021 à la Salle Conférence Michel Soukar de C3 Éditions, à Delmas 31. Ensuite, une deuxième vente signature est prévue à Carrefour, le dimanche 13 juin, au Centre Culturel Municipal Emmanuel Charlemagne à Thor 12.

Osman Jérôme 


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