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À lorsque divers groupes musicaux et artistes solo sortent des « singles » et des albums à n’en plus pouvoir compter, la HMI ne fait que devenir plus agonisante du point de vue artistique. L’absence sinon l’inexistence du souci de la qualité dans les œuvres musicales est mise en cause à juste titre. Désormais on fait du son pour faire du buzz et par ricochet des « views ». Rares sont les créateurs dans le domaine de la musique à ne pas avoir perdu de vue que l’artiste est celui qui fait bien. Pour la grande majorité l’artiste n’est réduit qu’à celui qui fait vite et plein. L’envie d’offrir du beau est mise en veilleuse au profit de celle d’offrir beaucoup.

À la faveur des nouvelles technologies, il existe tellement de plateformes de consommation de chanson, et tellement de moyens pour produire de la musique rapidement qu’on pourrait tirer une conclusion facile comme quoi les progrès technologiques sont l’unique cause de cette paresse esthétique observée dans la HMI, loin de là.Nombre de jeunes créateurs qui prennent leur temps pour offrir des produits de qualité en se servant des mêmes technologies. Il y a une multitude de créateurs qui ne considèrent pas une chanson comme une chose qu’on doit produire et vendre comme du « pate cho ». Malheureusement ils ne font pas l’objet de « Spotlight ». Il faut croire que d’autres acteurs extérieurs à l’Art doivent être responsabilisés pour cela. De l’autre côté il y a ces artistes qui semblent réfléchir comme des travailleurs de la sous-traitance qui gagnent de l’argent en fonction de la quantité de pièce fournie. Roody Roodboy et Darline Desca (nouvelle version) sont les porte-étendards de cette catégorie de créateurs de la nouvelle génération qui croient que la musique est un produit de consommation rapide.

Les chiffres sont désormais tout ce qui intéressent les artistes/ musiciens. Il n’y pas vraiment de mal à vouloir faire bouillir la marmite grâce à la musique, c’est même très noble, mais de là, à aller chercher des chiffres à tout prix en disant peu importe la valeur artistique pourvu qu’on clique, ça devient fondamentalement néfaste pour la qualité. A titre d’illustration, il y a cet artiste féminin, qui ne l’est plus à plein temps visiblement, à qui on a fait des reproches sur l’une de ses œuvres, à elle de répondre : « On parlera de la qualité de l’œuvre après, maintenant je m’occupe de devenir riche ». Ainsi, étant toute aussi capable de faire bien, elle admet que ce qu’elle offre ne répond pas à des exigences de qualité, mais elle s’en moque de toute évidence.   Et c’est là un calcul qui s’assimile à un acte de lèse-Art.

L’Art est censé pouvoir élever l’homme à défaut de pouvoir le rendre parfait. La musique est parmi toutes les formes d’art, celle qui met le créateur (artiste) en relation directement avec le public sans passer par des matériaux intermédiaires, selon la conception du métaphysicien Arthur Schopenhauer. Si l’on se base sur ce raisonnement, on serait en droit d’accuser les créateurs de la HMI de tuer chez le consommateur ayitien toute aspiration à l’évolution inhérente à l’être humain.

Kensley Marcel


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