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Le groupe musical KAI s’est taillé une place de choix dans le cœur des mélomanes, sans vraiment se soucier de cette quasi-monotonie des sujets abordés à travers la plupart de ses chansons, interprétées en majeure partie par l’incontournable Richard Cavé. Porté sur les fonts baptismaux du paysage musical haïtien après la scission de CARIMI en 2016, KAI a fait des histoires d’amour impossible, des couples mitigés sa thématique fétiche dès sa genèse jusqu’à nos jours.

En fait, depuis la toute première apparition du groupe KAI avec la chanson titrée « Malad » réalisée en prélude à son premier album studio intitulé « Champion », les relations amoureuses toxiques ont fortement influencé son processus de création. À présent, il semble qu’elles constituent une source intarissable pour ce groupe qui n’a eu cesse de les proposer dans son répertoire. Car depuis la dissolution du groupe CARIMI, son ancien Directeur Musical Richard Cavé, avec sa nouvelle bande KAI, épouse inlassablement cette formule qui explique de fortes similitudes entre divers morceaux.

Ainsi, en remontant de « Malad » à « Kriminèl », en passant par « Mafya » jusqu’à « Koupab », l’artiste n’a pas cessé de chanter mélancoliquement son amour, faisant en fait un usage abusif des termes liés à ce sentiment, notamment en ce qui a trait aux souffrances endurées dans les relations de couple. Suivant les messages insinués à travers les différents titres susmentionnés, l’artiste laisse transpirer une monotonie et une platitude dans la manière dont les sujets sont traités. En effet, il s’est attelé à ressasser un sempiternel refrain, répéter le même scénario de manière à peine voilé : toujours l’histoire d’un protagoniste qui se livre à l’aveuglette dans une aventure amoureuse vouée à l’échec, un amour impossible avec lequel il s’accroche comme un mal nécessaire.

À l’instar de son prédécesseur, Arly Larivière, l’interprète de « Demisyone » montre qu’il souffre également d’une cruelle monotonie. Et fort de ce constat, il faut se demander si ce n’est pas le rythme de la consommation qui dicte cette offre linéaire qui pousse les artistes à se verser dans l’inventivité ? À cela, une paresse intellectuelle pourrait bien s’associer aussi ou encore un manque d’inspiration tout simplement, comme pour la plupart des groupes musicaux haïtiens qui font de l’amour leur sujet de prédilection dans la majeure partie de leurs propositions.

Acclamées par les amoureux du compas love, de nombreuses chansons du groupe KAI s’illustrent pourtant par de flagrantes similitudes. Comme « Kansè » réalisée en collaboration avec Rutchelle Guillaume sur premier opus de ce groupe, mais qui n’arrive pas en réalité à se départir de « Koupab » publiée récemment en featuring avec Bedjine en prélude à son deuxième album studio titré « JIJE’M ». En tout cas, il revient à Richard Cavé de manifester plus de dynamisme en termes de créativité à travers les contenus proposés sur le marché musical. Car nul n’est sans savoir que l’excès en tout nuit.

Bébéto Jean 


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