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Rémunération, visibilité, popularité entre autres, YouTube a de quoi attirer le regard des créateurs de contenus visuels. En effet, longtemps ignorée ou mal exploitée, YouTube est devenue depuis quelque temps, la plateforme de diffusion préférée de nombreux artistes et groupes musicaux haïtiens. Par conséquent, ils sont de plus en plus nombreux les acteurs de la HMI à déclarer sans cesse leur flamme à ce canal de streaming qui compte des millions de visites quotidiennement. 

Tout compte fait, au-delà de l’audience et de la visibilité, les contributeurs qui alimentent le réseau de YouTube peuvent aussi gagner de l’argent. D’ailleurs pour certains, c’est le plus important. Alors, grâce à cette rémunération qu’elle offre aux créateurs de contenus, YouTube représente de plus en plus une option économique pour les artistes et groupes musicaux. Mais cela requiert quelques critères d’éligibilité, dont le nombre d’abonnés par chaine, la quantité de vues par vidéo, l’originalité des contenus entre autres.

Probablement face à la concurrence du marché, et surtout les profits financiers offerts par YouTube, il se développe depuis quelque temps chez certains groupes musicaux et artistes haïtiens, une tendance qui frôle la platitude ; celle de la quête obsessionnelle du « million de vues » sur YouTube. Quitte à négliger la qualité de leurs produits. Car l’essentiel, selon la tendance actuelle, est dans les chiffres. 

Comme dans presque toutes les autres disciplines artistiques, l’industrie musicale bouge aussi avec le temps et les nouvelles technologies qui l’accompagnent. Aujourd’hui, avoir des vidéos en tendance sur YouTube est une bonne affaire dans la carrière d’un artiste ou d’un groupe musical. Notamment dans un aspect de marketing, où actuellement à l’ère du numérique, les chiffres ont une valeur de plus en plus commerciale. 

En effet, accumuler les millions de vues sur YouTube n’est pas en soi un problème. D’ailleurs, on est d’accord que cela aide à propulser des carrières. Cependant, les stratégies de certains pour atteindre ces fameux millions de vues laissent souvent à désirer. Car entre l’agressivité de certains et la maladresse des autres, cette affaire de millions de vues risque de ternir encore plus l’image de la HMI, déjà marquée du sceau de l’amateurisme. 

Désormais, une fois le million de vues atteint, des artistes et groupes s’extasient comme s’ils viennent de remporter un quelconque trophée, après avoir participé à une compétition. Dans la majorité des cas, l’exaltation est allée tellement loin, que beaucoup d’entre eux ont même publié des flyers de « 1 million de vues, de x millions de vues », pour annoncer la bonne nouvelle sur les réseaux sociaux. C’est le comble du ridicule au regard de certains observateurs, qui voient plutôt dans cette démarche un comportement minable et peu professionnel de la part des concernés, qui récidivent à chaque occasion. 

Tous les chemins mènent à Rome. Parallèlement aux stratégies de base, il y a des groupes et artistes qui font parfois usage de leurs comptes bancaires pour atteindre leurs objectifs. Sur YouTube ou quelques autres plateformes de streaming, les vues ne sont pas toujours organiques. En ce sens, la HMI a déjà connu plusieurs polémiques impliquant des artistes qui n’ont pas hésité à acheter des vues artificielles pour faire gonfler leurs chiffres, toujours dans l’idée de s’offrir le fameux million de vues. Car dans une certaine mesure, le buzz aussi sera à leur bénéfice. 

En tout cas, si la HMI a toujours été un marché musical qui végète dans l’amateurisme, ces derniers temps, l’attitude immature de nombre de ses acteurs n’aide pas à améliorer les choses, notamment au point de vue de la perception. Car dans cette quête effrénée de vues sur YouTube, des groupes et artistes ont fait rarement preuve de bon sens dans leurs démarches de marketing et de communication.

Osman Jérôme


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