Je lève mon vers de BIC
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À l’occasion de la date symbolique de son anniversaire de naissance, le 23 avril 2022, en guise de cadeau, BIC s’offre un nouveau morceau titré « Je lève mon vers ». Un morceau circonstanciel pour non seulement marquer ses vingt-deux (22) ans d’activité musicale, mais aussi pour exprimer entre autres ses sentiments de reconnaissance envers tous ceux qui, de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la construction de son édifice artistique durant plus de deux (2) décennies. 

Alors que les conditions sont rarement favorables à la longévité des groupes et artistes dans le secteur musical haïtien, BIC traine derrière lui vingt-deux (22) ans de carrière, marqués par des disques et des tubes les uns plus populaires que les autres. Le tout, couronné d’une forte notoriété acquise dans le milieu artistique, où la voix de « Nou Byen Mal » coche presque toutes les cases de l’artiste respecté et respectable, notamment pour son apport à la valorisation du créole Ayitien à travers ses textes. 

En effet, pour marquer le jour de son anniversaire et célébrer à sa façon ses vingt-deux (22) ans de carrière, BIC a voulu faire quelque chose qui sort de l’ordinaire et auquel le grand public n’est pas forcément habitué. D’où, l’origine de l’idée fécondatrice ayant donné naissance au single « Je lève mon vers », interprété complètement en français. Un choix artistique et commercial calculé par BIC, qui a plutôt gâté les consommateurs avec ses chansons en créole. 

D’ailleurs à juste titre, d’un projet à un autre, BIC s’est toujours érigé en partisan et défenseur de la langue créole, tant qu’il y accorde un soin particulier dans ses œuvres. Cependant, pour le single « Je lève mon vers », l’auteur de « Kreyòl Chante Kreyòl Konprann » a voulu se passer de la routine, en ouvrant sa musique à d’autres horizons. Du coup, il nous a proposé un texte complètement en français, dans le but d’apporter son message à une audience beaucoup plus large, qui dépasse les frontières de la communauté haïtienne. Donc, ce single est comme pour l’artiste une porte ouverte sur la grande communauté francophone, dont celle des Antilles en particulier.

Si à tort ou à raison, on peut rapidement attribuer une connotation festive au titre du morceau « Je lève mon vers », qui est aussi accompagné d’un visuel signé par l’équipe de MAGE ENTERTAINMENT, mais dans le fond, le texte est articulé autour de diverses problématiques sociales, politiques, migratoires et sanitaires secouant notre monde, qui s’enfonce de plus en plus dans les abimes de l’incertitude, malgré les progrès scientifiques et technologiques dont l’homme se targue. 

« Aux amis qui ne se connaissent pas réellement, car l’amitié est digitalisée

A ces enfants en manque de caresse, car les parents sont robotisés

A ce monde tombé sur la tête

Aux chefs d’État qui ont des courbatures […] », Roosevelt Saillant a limé et rimé ses vers. 

De Flex à sa longue carrière solo, BIC est devenu au fil des ans une référence incontestable dans le milieu musical haïtien. La singularité de sa voix, la poésie de sa plume, la richesse et la profondeur de son inspiration embellissent son univers musical et font de lui un artiste à « succès ». Bien que son style de musique soit un pari risqué, notamment dans un pays où la grande majorité a souvent tendance à faire peu de soucis des chansons a matière à réflexion, la voix de « Aba Kanaval » n’entend pas se laisser influencer par les tentations de la facilité, ni de la grivoiserie. D’ailleurs, si plus de vingt (20) après, il charme encore les tympans, c’est parce qu’avec lui, la qualité qui est sa marque de fabrique est déjà une garantie. Et à cet effet, son CV musical parle pour lui. Sept (7) albums, des singles, des collaborations à la pelle, difficile que la chanson de BIC passe inaperçue. Au contraire.  

Vingt-deux (22) ans de carrière après, BIC flirte encore plus avec sa muse. Aujourd’hui désormais, l’artiste entend toucher d’autres marchés avec sa musique. Et c’est dans cette nouvelle perspective entre autres qu’il a mis en circulation le single « Je lève mon vers », qui a de solides arguments pour attirer d’autres publics, dont les Francophones en particulier.

Osman Jérôme 


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