Vers une désacralisation de la fête de Noël en Haïti - A group of people on a stage in front of a store - Christmas lights
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Dans les années 80-90, on pouvait se rendre compte que la majorité des Haïtiens accordaient une grande importance à la fête de Noël. Que ce soient les festivités traditionnelles, les « réveillons », les distributions de jouets aux enfants, on sentait qu’il régnait une atmosphère de fête, de partage et d’union. C’était l’occasion pour des artistes en herbe de faire connaître leurs talents à travers les concours de chants de Noël. S’il est vrai qu’il n’y avait pas autant de concours « Chante Nwèl » comme aujourd’hui, le fameux « Konkou Chante Nwèl » d’une chaîne de télévision très populaire d’alors, était suivi presque à travers tout le pays par d’innombrables fans et mordus de musique.

En marge de ce concours traditionnel, les églises, pour leur part, organisaient des activités propres à elles, en plus des solennelles messe de minuit. Les « dinamit », « Klorat », « Kabi », « Peta » et « pidetwal », fusaient de toute part. Les groupes musicaux de l’époque, surtout les ténors à l’image de « Tropicana d’Haïti » et « Septentrionale », pour ne citer que ces deux-là, n’hésitaient surtout pas à offrir des soirées dansantes et faisaient toujours salle comble. Les bals de salon et autres activités festives donnaient lieu à une consommation, parfois de manière excessive, de l’alcool « Gwòg dur », car il faisait relativement froid. 

Les maisons étaient souvent décorées et/ou repeintes. Les entreprises prenaient toujours soin de procéder au décor de leur bâtiment, surtout avec des sapins bien garnis de guirlandes et d’anges; certaines d’entre elles offraient même des présents à leurs employés.

Les enfants quant à eux, s’attendaient toujours à recevoir des cadeaux de la part du  « Père Noël ». Il y avait cette quiétude d’esprit chez les parents, car la sécurité des enfants n’était pas aussi menacée et les actes de banditisme pas aussi présents pendant la période de fête.

Maintenant c’est tout le contraire. La fête de Noël perd tout son sens et ne mobilise plus la société haïtienne, comme jadis. Qu’est-ce qui peut bien être à la base de tout cela ? Le chômage qui frappe trop fort à nos portes ? Le climat politique délétère qui prend le dessus sur tout ? La misère dans laquelle se trouve une très grande partie de la population ? Les actes de violences sans précédents perpétrés à longueur de journée ? Ce sont autant de questions et bien d’autres encore qui attendent des réponses.

Entre temps, l’équipe de Rythmes 509 souhaite : « Un Joyeux Noël à toutes et à tous ! »


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