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Haïti est un pays bilingue où le créole et le français sont les deux langues officielles reconnues par la Constitution. Cependant, si le créole est la langue maternelle qui permet à tous les Haïtiens de s’exprimer et de se comprendre, il n’en demeure pas moins que c’est une langue souvent marginalisée, et ceci même dans les structures étatiques où le créole est souvent relégué en second plan au profit du français, qui est parlé et compris que par une minorité.

Au regard de ce désintérêt affiché vis-à-vis du créole dans beaucoup de milieux en Haïti, avec les moyens et les ressources disponibles, plusieurs organisations œuvrent dans le but de réhausser la valeur du créole. C’est le cas par exemple de KLB (KreyòlLaBèl), une plate-forme montée par un groupe de jeunes avec le soutien de upfluence.lher.biz, depuis deux ans, pour la promotion du créole haïtien, notamment sur les réseaux sociaux.  

Selon les déclarations de Sry-Lanka B. Sanon, membre fondatrice de KLB, contactée par Rythmes 509, durant sa première année de lancement (2018 – 2019), à KLB, on se contentait seulement de la publication journalière de certains messages de motivation sur les réseaux sociaux. Cependant, avec l’arrivée d’autres têtes, à partir du 5 janvier 2019, soit un an après son lancement, la philosophie de KLB allait se focaliser exclusivement sur la langue créole.

Ainsi, sous une forme ou une autre, KLB travaille à inciter les gens à bien écrire et parler le créole. Publication des règles grammaticales, concours de nouvelles en créole, rencontres…, ce sont entre autres quelques-unes des stratégies utilisées par KLB pour mettre en valeur le créole haïtien.

En vertu du dévouement et des objectifs fixés à KLB, Sry-Lanka n’est pas trop satisfaite du bilan de l’année 2019, car ils ont seulement réalisé trois activités dont une conférence sur la langue créole avec Maurice Cadet comme intervenant, un atelier d’écriture avec Fréro Pierre et Lucien Dayiti et un concours de nouvelles qui n’est pas encore terminé. Toutefois, la responsable se dit être fière du travail déjà accompli par son équipe constituée de neuf membres, qui se montre très impliquée dans la lutte pour la valorisation du créole.

Pour l’instant, parallèlement aux publications sur Internet, les activités de KLB se concentrent dans le département du Sud-Est. Cependant, pour cette année 2020, l’équipe compte toucher le département de l’Ouest, notamment la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Mais pour atteindre ces objectifs, KLB a besoin de sponsors, ce dont elle n’a réellement pas aujourd’hui, à part les quelques supports de l’Akademi Kreyòl Ayisyen (AKA).


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