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Normalien, Ingénieur culturel, Clauvell Junior Louis Jean est un jeune talentueux écrivain qui a plusieurs cordes à son arc. Il est l’un des rares acteurs de la littérature contemporaine qui a réussi à concilier une carrière artistique avec les affaires.

Benjamin d’une famille de deux enfants, Clauvell était obligé de se réfugier dans un livre en guise de compagne pour échapper à la solitude en attendant l’arrivée de sa petite sœur. Depuis lors, la timidité qui l’envloppait à l’école, a parti en fumée pourvu que son amour pour les livres commençait à faire des étincelles. À la fin de ses études classiques, il a écrit un texte qui a été très apprécié au sein de son établissement scolaire où les enseignants l’ont vivement encouragé de continuer à sculpter sa plume. Ce qui a ouvert dans sa vie une grande fenêtre sur le monde artistique en particulier sur la littérature. 

« Entre ma petite sœur et moi, il y a un écart de cinq ans. On ne pouvait pas vraiment s’amuser ensemble. Et vu les restrictions de mes parents, j’avais pas d’autres options pour me divertir. Donc, les livres se sont révélés comme mes meilleurs compagnons », relate Clauvell sur la genèse de sa relation avec les bouquins.

Entre-temps, Clauvell a vu naître en lui une passion ardente pour la littérature. Dans le souci de peaufiner son talent en ce qui a trait à l’écriture, il a effectué des études en Lettres Modernes à l’École Normale Supérieure de l’Université d’État d’Haïti tout en continuant de publier des textes sur sa page Facebook. Après avoir décroché sa licence en littérature à l’UEH, suite aux conseils de quelques amis convaincus de sa capacité, il a pris la décision de publier son tout premier ouvrage intitulé « Mémoires d’un trépassé ».

Publié en juillet 2018, ce texte est un fascinant récit à travers lequel Clauvell émet des réflexions sur des thématiques comme la mort, la vie, et la politique entre autres. Pour être plus réaliste dans cet ouvrage, l’auteur caricature la passivité des Haïtiens qui pataugent dans la misère depuis très longtemps à la situation d’un groupe de personnes qu’il considère mourir debout. 

Vient ensuite un savoureux roman titré « EXCEPTIONN’ELLES ». Celui-ci traite des rapports qu’entretiennent les partenaires avec leur « ex » à l’issu de leurs relations amoureuses. Notons que ce dernier ouvrage publié le 14 février 2020, le jour de la Saint-Valentin, a généré de vives réactions positives sur la toile vu la sensibilité du sujet dans la vie des amoureux.

Cette jeune voix de la littérature contemporaine fait figure d’exception dans ce domaine en ce qu’il a réussi d’une manière décomplexée à partager sa vie entre sa carrière artistique, ses activités d’enseignant, et surtout les affaires. Car le normalien arbore aussi bien le chapeau d’écrivain que la casquette de businessman. Départ l’admiration qu’il fait montre pour les arts culinaires, il a décidé de se lancer cette année dans la pâtisserie avec « Manmiclo pentat »,

une entreprise qui met en valeur la gastronomie haïtienne à travers ses mets succulents tels : « Pen patat », « Pen mayi », et « Pen diri » entre autres. D’après lui, cela constitue aussi un moyen de pouvoir essayer de tenir debout puisque d’expérience il a compris que le fait d’être écrivain ne garantit pas de quoi subvenir à ses besoins correctement.

Mais en réalité, un écrivain peut-il vivre uniquement avec les moyens de ses œuvres artistiques ? « Si c’est pour atteindre des objectifs pécuniaires que vous pensez à devenir écrivain, pas la peine de continuer à en rêver », a-t-il répondu au cours d’un entretien accordé à la rédaction de Rythmes 509. Cependant, tout en conseillant les jeunes de continuer à entreprendre des activités rentables dans la vie, Clauvell invite aussi à tous ceux qui aspirent investir le monde littéraire de continuer à nourrir ce noble rêve s’ils veulent le faire par passion, rejoignant ainsi la position d’Hégel qui a soutenu à travers une célèbre citation que : « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion ».

Bébéto Jean 


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