Ayiti Souri
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La crise multidimensionnelle à laquelle le pays est confronté depuis plusieurs années ne laisse pas indifférent les dignes filles et fils de notre alma mater.Tous les moyens sont bons lorsqu’il faut exprimer ses sentiments de souffrance, de déboire, d’indignation, d’angoisse et de révolte face à un pays rongé par l’insécurité, la peur et la misère. Du nombre de ces compatriotes, Johnson Saint-Cyr n’en fait pas exception. L’artiste, jusque-là peu connu du grand public, utilise sa plume, sa guitare et sa voix pour réaliser une chanson dans laquelle il invite Haïti à sourire. 

« Ayiti Souri » est le titre de ce morceau inspiré par la plume de Jean Winer Pascal. Le message qui y est véhiculé est motivé par la situation chaotique que vit Haïti depuis plusieurs années. La chanson se veut un message, un appel à une prise de conscience collective pour sortir le pays de cette impasse difficile afin de redonner espoir à tout un peuple malheureux qui perd ses repères et qui est poussé à s’exiler en allant vivre de l’autre côté des rives.   

« Ayiti Souri » est surtout caractérisé par son rythme et son harmonie. Le producteur et arrangeur veut toujours faire plaisir à son instinct. Il s’est laissé guider par son inspiration et a accouché de ce morceau sonore et rythmé. Il est toujours en quête de qui est nouveau, original et sorti de l’ordinaire. Son œuvre, c’est tout un métissage rythmique. Un mélange de smooth Jazz, de son haïtien, tel le rara vibré par le tambour de Francisco Lafrance dit Cisco sous l’impulsion vocale d’une chorale gospel composée entre autres de Emmanuel Didis, Job Therly et Auralie  Antoine. Alors que Raynaldin Beaubrun et Elove Pierre ont complété le paquet respectivement comme percussionniste et ingénieur de son.

Ce nouveau projet de Johnson va ouvrir la voie à des projets plus ambitieux, plus grandioses. Il est la suite de « Basse et Voix » lancé en 2018 en collaboration avec l’artiste James Germain, mais inachevé, toujours à cause du climat sécuritaire instable que vit le pays depuis, jusqu’à aujourd’hui. La nouvelle chanson se veut un son réveil, un stimulant pour avancer et profiler vers de nouveaux horizons. Le meilleur est à venir, confie Johnson sans préciser s’il s’agira d’un album ou autre chose. Car « Basse et voix » ne va pas se consacrer seulement à la production musicale mais va s’accrocher aussi à son volet formation qui vise à encadrer les jeunes talents et musiciens en herbe.Très bientôt le public pourra être informé de tous les détails liés à ce projet.

Il a fallu une voix féminine pour l’interprétation de « Ayiti Souri ». Et là, Johnson a jeté son dévolu sur la chanteuse et styliste Taliana Lindor avec qui il a eu de fructueuses expériences de travail ensemble. Grâce à son talent extraordinaire, sa voix limpide et perçante qui communique des émotions, Taliana a porté ce projet sur les fonds baptismaux en étant le lead principal. La pièce est supportée par un clip réalisé par Réginald Georges de Mag Entertainement. Il servira bien évidemment d’élan promotionnel pour asseoir le morceau dans le cœur des mélomanes.

Ce projet est en soi un défi. Il est surtout l’occasion pour Johnson de détourner l’attention et défaire une perception erronée que l’on a de la guitare basse. Plus d’un le considèrent comme étant seulement un instrument rythmique. Mais pour Johnson, il évolue avec le temps et joue presque le même rôle qu’un keyboard et une guitare solo. Et c’est exactement ce que le producteur veut nous montrer à travers le morceau exempt de guitare solo et de keyboard. La guitare basse a une présence remarquable dans ce projet, contrairement à d’autres propositions musicales où l’on utilise un track bass. 

Elle est l’élément prédominant de ce projet qui en contient 10. Johnson entend montrer la valeur et le rôle non négligeable de cet instrument relégué au second plan. Exploitée autrement, la guitare basse, croit, dur comme fer, l’auteur de « Ayiti Souri », apportera un nouveau souffle pour la musique de chez nous.

Bélizaire Raphaël (Rafa)


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