Maturité - Harmonik
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Quand les groupes musicaux de cette soi-disant industrie musicale haïtienne appelée HMI, ne proposent pas des trucs légers dictés par la consommation rapide, ils plagient ou ils se répètent à travers leurs différents projets. Le Groupe Harmonik accuse justement ce dernier manquement dans son nouvel album studio baptisé « Maturité ». Le groupe compte une demi-douzaine d’albums dans sa discographie, et à la sortie de chacun d’entre eux, les membres de ladite formation se targuent de proposer de l’inédit et de la surprise. Il n’en est absolument rien, c’est à chaque fois du « foutage de gueule ». Malheureusement, la grande majorité des clients est trop « merdophile » sur le plan esthétique pour s’en rendre compte.  Avec du recul sur l’ensemble de la production de ce groupe, il est facile de voir qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil Harmonik. En dehors de la signature « groovique » et de ce qui fait l’identité artistique de la bande à Nickenson Prud’homme, tout le reste n’est que répétition, surtout en ce qui concerne le choix des thématiques à traiter et la méthodologie de traitement.

Si l’on a écouté et bien écouté tous les albums du groupe Harmonik, de « Jere M » à « Maturité » en passant par « Respè », « Diferan » et « Degaje », on se rendrait facilement compte que certaines thématiques sont traitées exactement de la même manière avec un lyrisme identique. Mais l’exercice dans ce texte se porte sur deux (2) albums. Pour les besoins de l’argumentaire on peut remonter en 2016 et prendre le 4e album « Degaje » qui compte 11 tracks pour le placer en juxtaposition avec le 6e album titré « Maturité » comportant 13 tracks. On trouvera dans le 4e, pas moins de cinq (5) chansons qui ont leur « remake » dans le 6e. Ce qui pousse à conclure que le groupe en question s’inscrit dans un délire circulaire, il fait du sur place en matière de traitement de sujet.  

« Maturite »                                                                   « Degaje »

Ou pral regret sa :                                                            Imparfait

Queen :                                                                              Simplicité

Kanpe goumen :                                                               Degaje

Gason pa konn kriye :                                                      Enpòtans

Parfait :                                                                               Incroyable

Les membres du groupe Harmonik ont eu l’audace de titrer l’album « Maturité », un mot qui traduit évolution et murissement, deux concepts qui ne sont pas observables parmi les caractéristiques dudit album. Les journalistes parmi les plus honnêtes de la presse spécialisée au pays s’accordent sur le fait que dans ce projet, le groupe ne s’est pas du tout dépassé. Harmonik est égal à lui-même. Le seul fait nouveau constaté sur cet opus concerne le nombre d’artiste invités qui n’a jamais été aussi élevé sur les autres, il faudrait maintenant être d’accord pour assimiler cela à un acte de maturité.  Pas sûr ! En outre, la photo de pochette ne renvoie à rien qui soit lié à la notion de maturité.   

Quand est ce que les groupes musicaux Ayitiens cesseront-ils leur course vers le bordellique ? Question présente dans l’esprit de tout consommateur un tantinet exigeant et qui refuse d’accepter que la légèreté caractérisant la quasi-totalité des productions dans la soi-disant HMI, vienne polluer le sens de l’esthétique. Oui parce qu’au constat c’est vers cette perspective sombre que tendent les œuvres de ces dix (10) dernières années. A force d’être constamment exposé à des produits fait sous le label du grand n’importe quoi, le public perd à petit feu ses réflexes pour reconnaitre la qualité authentique.

Tom Kensley Marcel


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